L'amour, tu parles d'un concept

Les hommes et moi, c’est compliqué. En cela je ne crois pas différer de la majorité féminine.

Cela dit, ces temps ci c’est devenu pire.

Depuis ma séparation avec le crétin de Lothar (1), je n’ai pas fait de sexe digne de ce nom. J’ai beau paraître ultra libérée voire pour certains libertine je reste une affreuse cérébrale qu’il est de plus en plus difficile d’émouvoir.

L’âge rend scandaleusement exigeant.

Quand j’étais ado je tombais amoureuse à tous les coins de rue. Un geste suffisait à me toucher en plein cœur, une intonation de voix me faisait faire toutes les folies et les silences me semblaient des merveilles de mystères.

Aujourd’hui c’est nettement plus ardu. Peu d’hommes me font rire, encore moins m’émeuvent, aucun n’arrive plus à me faire rêver.

D’où mon goût pour les mineurs et les étrangers.

Les mineurs (entre disons 23 et 28 ans) sont touchants de naïvité et de douceur. Tout est facile avec eux et ils sont adorables quand ils vous regardent l’air de dire j’ai attrapé une amazone, je sais qu’elle disparaîtra au petit matin mais ça n’a pas d’importance, elle aura laissé son empreinte et je ne serais plus tout à fait le même après. Ils n'exigent rien et comprennent parfaitement le concept d'aventure.

Mièvre certes mais chou.

Les étrangers parce que les vacances c'est merveilleux et qu'ils ont cette touche d’exotisme qui rend leur langage délicieux. Eux savent déjà que je ne suis que de passage, que je repars déjà et que nous n’avons rien à nous offrir qu’un instant hors du temps.

Autochtones et mineurs ne sont cependant que des expédients, un frisson d’un soir pour ce sentir vivante, un baume pour l’ego, l’expression d’une pulsion très humaine.

Pas de quoi fouetter un chat.

Pour combler le vide laisser par ces petits hommes, en attendant le fumeux amour, il y a mes amours platoniques.

Parce qu’en réalité je peux tout à fait vivre sans sexe et surtout le sexe est une bataille facile.

Or donc j’aime les batailles heureuses et difficiles.

Mais trouver une muse ou un maître peu importe, quelqu’un qui inspire, c'est une autre paire de manches.

Si difficile qu’en désespoir j’ai dû me rabattre sur le travail et mon nouveau big boss.

Pathétique.

(1) n’y voir aucune aigreur, Lothar est un cadre sup commercial fier de sa réussite sociale qui sort sa carte bleue dès que possible mais ne finit jamais de compter. Mais il est émouvant parce qu’au fond c’est une jeune fille au cœur d’artichaut qui rêve du prince charmant. Le tout est assez pathétique mais physiquement c’était grandiose !